Visiter le Marais de Paris

Le Marais est un quartier de Paris aussi célèbre que branché, qui a su conserver malgré tout l’intérêt qu’il suscite, une vie de quartier attrayante. Si la rue des Francs Bourgeois constitue l’épine dorsale du Marais, la Place des Vosges en est le cœur. Sa création par Henri IV en 1605 relança en effet la construction de grands hôtels particuliers par l’aristocratie. Bien que le roi fût assassiné avant l’inauguration de la Place, il n’en reste pas moins considéré comme le principal instigateur.

Après avoir échappé de justesse aux transformations de Paris par le Baron Haussmann, le quartier fut de nouveau susceptible d’être modifié lorsque le célèbre architecte Le Corbusier proposa à son tour en 1920 de le transformer pour devenir une voie triomphale, où la voiture serait reine. Il n’en sera heureusement rien. Ces mêmes rues et ces nombreux hôtels particuliers, rescapés de ces projets, forment désormais un repère touristique incontournable pour visiter le Marais.

La vie du Marais

Les origines du Marais

Le nom peu reluisant de ce si beau quartier vient de son emplacement, il correspond à la partie inondable sur la rive droite de Paris. Au fil des années, le terme « Marais » est resté pour ne parler que de la partie comprise entre la Seine, la rue de Beaubourg, la rue de Bretagne et le boulevard Beaumarchais.

Au IXème siècle, l’endroit était utilisé sous forme de pâturages puis pour la culture dès le XIIème siècle. C’est au cours du XIIIème siècle que l’ordre du Temple, ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, décide de construire l’enclos du temple entre la rue du temple, la rue de Bretagne, la rue de Picardie et autour de la rue Dupetit-Thouars.

Le Marais durant la Révolution Française

Avec la révolution française et la fin de la monarchie, les nobles et aristocrates fuient le Marais. Cette désertification entraîne l’arrivée d’une population bien plus modeste : ouvriers, marchands et artisans investissent les lieux, et les cours d’immeubles servent d’ateliers.

Les communautés du Marais

Durant le XIXème siècle, l’une des plus importantes communautés du Marais moderne, les juifs venus d’Europe de l’Est, investit le quartier autour de la rue des rosiers.

La culture juive se retrouve sur les devantures des commerces, dans l’architecture de certains bâtiments et est bien représentée dans le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme (MAHJ), situé dans l’hôtel de Saint-Aignan, dans l’emblématique rue du Temple.

Dans les années 80, c’est une toute autre communauté qui s’est installée dans le Marais et qui en fait sa renommée internationale moderne : la communauté homosexuelle. De ce fait, nombreux aujourd’hui sont les bars et librairies spécialisés. Certains éléments de décoration du quartier arborent fièrement les couleurs du « Rainbow », tels les passages piétons et les vitrines des magasins.

Cette effervescence et cette mixité culturelle mêlée au charme pittoresque du Marais provoque chez le visiteur néophyte, une sensation de bien-être, de tolérance, et chez l’habitué, un sentiment de fierté d’appartenir à ce quartier.

Visiter le Marais – La partie Est

L’Hôtel de Sully

Cet hôtel particulier fait face à la rue Saint-Antoine et formait à l’époque d’Henri II une place où se tenaient fêtes, tournois et diverses manifestations auxquelles participait la Cour. En 1559, Henri II lui-même fut blessé lors d’un tournoi qui s’y déroula et décéda à la suite de ces blessures.

L’Hôtel de Sully est l’un des hôtels particuliers les plus aboutis et remarquables de Paris, du fait des minutieuses restaurations entrepris par l’État depuis son rachat en 1944. Il abrite aujourd’hui le Centre des Monuments Nationaux et sa cour d’honneur représente un incroyable témoignage de l’architecture de l’époque. Au fond de celle-ci débouche l’orangerie, un somptueux jardin à la française, lui-même permettant d’accéder, via une porte dérobée, à la place des Vosges au numéro 7, idéal pour commencer à visiter le Marais.

Il porte le nom du Duc de Sully, principal ministre et ami d’Henri IV qui en fit l’acquisition en 1634 alors qu’il avait 75 ans.

La Place des Vosges

Les places dites royales de Paris, sont les places où la manifestation de la monarchie de droit divin s’exprime par la présence d’une statue d’un souverain, placée au centre. Elles sont quatre à Paris et la Place des Vosges est l’une d’entre elle. Décidée par Henri IV, elle fut inaugurée à l’occasion du mariage en avril 1612, d’Anne d’Autriche avec le roi Louis XIII. Ce dernier trône au milieu du square actuel, représenté par une statue équestre en marbre blanc.

Aujourd’hui cette place est conservée miraculeusement dans l’architecture de l’époque. C’est une place fermée, en forme de carrée, qui abrite sur chacun de ses 127m de côté, 9 pavillons de pierre et de briques roses. Tous les pavillons sont identiques et composées de quatre arcades au rez-de-chaussée, deux rangées de quatre hautes fenêtres et de l’ardoise habille les toitures. Tous sauf deux pavillons : celui au numéro 1 et celui au numéro 28, respectivement le pavillon du roi et le pavillon de la reine. Surélevés, ils ne comportent que 3 arcades chacun et se font face de part et d’autre de la place. Le pavillon du roi, bien qu’il n’y dormit jamais, porte les attributs et le monogramme royal alors que le pavillon de la Reine porte les emblèmes des Médicis.

Pour vous permettre de vous y retrouver, les numéros pairs sont sur la partie Est de la place et les numéros impairs sur la partie Ouest. C’est si facile de visiter le Marais.

À l’origine, la place portait le nom de Place Royale. C’est seulement lorsque Napoléon accéda au pouvoir qu’il décida de la renommer la Place des Vosges, du nom du premier département à jour au niveau de ses impôts à l’occasion de la remise en ordre des finances publiques.

La maison de Victor Hugo

Victor Hugo habita le Marais, plus précisément au 6 place des Vosges, de 1832 à 1848. Pour le centenaire de sa naissance en 1902, l’appartement où il écrivit certaines de ses œuvres majeures telles Ruy Blas et une grande partie des Misérables, fut repris par la Ville de Paris puis transformé en musée.

La rue des Francs Bourgeois : axe majeur pour visiter le Marais

La rue des Francs Bourgeois commence au Nord-Ouest de la Place des Vosges et devient 700 mètres plus loin la rue Rambuteau. Elle abrite de nombreuses boutiques de créateurs, de magasins de vêtements et surtout d’hôtels particuliers historiques. Tout cela lui confère un charme qui en fait un agréable lieu de promenade. Ensemble, remontons la rue à la découverte des monuments historiques à découvrir.

Le premier hôtel particulier majeur se trouve sur la droite, au croisement avec la rue de Sévigné, hôte du Musée Carnavalet, entièrement consacré à l’histoire de Paris, incontournable quand on vient visiter le Marais.
Quelques mètres plus loin sur la gauche cette fois, se trouve l’hôtel Lamoignon et surtout son magnifique jardin attenant. On continue et avant de croiser la rue Elzevir, remarquez au numéro 31, l’hôtel d’Albret, qui accueille la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris. L’écusson, son portail, ses balcons et sa décoration sculptée en font l’une des plus beaux bâtiments du Marais.

Un peu plus loin on retrouve face à face, l’hôtel de Sandreville (n°26) et l’hôtel de Coulanges (n°35), qui abrite la Maison de l’Europe. Pour apprécier ce dernier, il vous faudra rentrer dans la cour et admirer les fenêtres ornées de ferronneries ainsi que les arcades à mascarons.

Au n°30, sur la droite, le portail de l’hôtel d’Almeras est un remarquable exemple de l’architecture Henri IV avec les consoles à têtes de béliers et la niche qui forment le fronton ainsi que la majestueuse porte en bois sculpté.

Au n°38 se trouve l’impasse des arbalétriers où s’entrainaient… les arbalétriers. Juste après, au n°54, l’hôtel d’Hérouet possède une particularité assez étonnante : une tourelle médiévale semble suspendue au-dessus des passants. Insolite, tout simplement.

Dans les années 80, c’est une toute autre communauté qui s’est installée dans le Marais et qui en fait sa renommée internationale moderne : la communauté homosexuelle. De ce fait, nombreux aujourd’hui sont les bars et librairies spécialisés. Certains éléments de décoration du quartier arborent fièrement les couleurs du « Rainbow », tels les passages piétons et les vitrines des magasins.

Cette effervescence et cette mixité culturelle mêlée au charme pittoresque du Marais provoque chez le visiteur néophyte, une sensation de bien-être, de tolérance, et chez l’habitué, un sentiment de fierté d’appartenir à ce quartier.

Visiter le Marais – Les autres rues emblématiques

La rue des Archives

La rue des Archives est une des rues les plus emblématiques du Marais. Aux abords du Cloître des Billettes, le dernier du style de l’époque médiéval à Paris, quelques bars et cafés présentent plusieurs éléments décoratifs singuliers aux couleurs de l’arc en ciel. Il est assez remarquable de voir la facilité avec laquelle ces deux univers (religion et homosexualité) cohabitent si proches, dans l’osmose la plus totale. Plus loin dans la rue, vous arrivez sur une autre des plus belles rues du Marais, celles des quatre-fils et son musée de la Chasse et de la Nature, situé dans l’hôtel Guénegaud.

Visiter le Marais autour du Musée Picasso

La rue de Charlot présente la cathédrale Sainte-Croix des Arméniens où venait notamment Madame de Sévigné, du temps où c’était une chapelle.

La rue de Thorigny est quant à elle célèbre pour accueillir au numéro 5 l’hôtel de Salé, antre du somptueux et magnifiquement restauré, musée National Picasso.

Enfin, la rue du Parc Royal rejoint la rue Payenne au niveau du square Léopold-Achille, voisin du ravissant Square Georges Cain, face à l’hôtel de Châtillon. Deux lieux qui permettent à chacun de se reposer et d’apprécier la quiétude qu’offre le quartier du Marais.

Visiter le Marais par la rue des Rosiers

La rue des Rosiers était en 1230, presque entièrement construite en parallèle des remparts de Philippe Auguste. Certains vestiges de ce mur sont d’ailleurs visibles depuis le très agréable square des rosiers, accessible depuis le n°103. Mais cette rue est surtout emblématique de la communauté juive de Paris, arrivée en grande partie dans le Marais après avoir fui les persécutions en Roumanie, Autriche-Hongrie et Russie au XIXème siècle. De nombreux commerces et restaurants se découvrent au fil de la rue et de celles avenantes comme la rue Ferdinand-Duval et la rue des Ecouffes.

Nous vous conseillons de déguster un falafel dans l’un des nombreux restaurants qui les proposent afin de découvrir une gastronomie nouvelle et la chaleur humaine des commerçants.

La place Saint-Paul

La place Saint-Paul, qui n’existe officiellement pas, désigne la partie autour des sorties du métro Saint Paul sur la ligne 1. Au XVIIIe siècle, cette place se faisait appeler « la vieille juiverie» puis la « place des juifs » jusqu’aux premières années du XXe siècle. La rue Pavée qui se situe à quelques dizaines de mètres compose le « Pletzel » : petite place en yiddish.

Ces ruelles se visitent de préférence le dimanche matin quand la vie juive reprend son cours après le shabbat.

Visiter le Marais et ses sites religieux

Le Marais concentre de nombreux édifices religieux, chrétien et judaïque notamment, comme des synagogues, des paroisses, des églises et des chapelles.

La Paroisse Saint-Paul Saint Louis

À l’origine, l’église Saint-Paul Saint-Louis était une chapelle érigée à la mémoire de Saint-Louis, dans un ancien hôtel particulier offert aux jésuites en 1580. L’église actuelle est remarquable depuis l’extérieur pour sa façade et ses trois étages, et de l’intérieur pour son dôme : l’un des plus anciens et des plus grands de Paris.

Autre particularité architecturale : elle ne comporte qu’une seule nef éclairée par de larges fenêtres. La première pierre fut posée par le cardinal de Richelieu, qui y célébra la première messe en 1641 à l’occasion de l’Ascension. Le lieu ne s’appelait pas encore Saint-Paul Saint-Louis. Il faudra attendre la Révolution Française et la destruction de l’église gothique Saint-Paul-des-champs, pour qu’elles soient toute les deux rattachées.

À l’intérieur de l’église, près de l’entrée, remarquez les bénitiers en forme de coquillage… Ce sont des dons de Victor Hugo, habitant de la place des Vosges, à sa paroisse.

Le Cloître des Billettes

Au 24 rue des archives, une grande porte rouge cache le Cloître des Billettes et ses somptueuses arcades à voûtes flamboyantes. Il est assez aisé de manquer de visiter ce monument historique, tant sa façade n’indique pas le trésor qui se cache derrière. De plus l’entrée jusqu`à la cour est libre et sert de lieu d’exposition pour de jeunes artistes. L’église des Billettes propose régulièrement d’assister à des concerts et de profiter du décor, pour le plaisir des yeux et des oreilles.

L’église saint Gervais

L’église Saint-Gervais-Saint-Protais de son nom complet est située place Saint-Gervais, juste derrière l’imposant hôtel de Ville de Paris à la limite du Marais. Sa façade principale présente les trois ordres grecs : dorique, ionique et corinthien, et à l’intérieur la voûte élancée et la triple nef dans le style gothique très aérées, laissent passer la lumière via des vitraux datant de la Renaissance.

Une de ses autres particularités concerne les offices, célébrées par les Fraternités monastiques de Jérusalem. Soit des moines et des moniales, vivant dans la solitude monastique au cœur des grandes villes.

Les synagogues

Présente depuis plusieurs siècles dans le Marais, la communauté juive à édifier au fil des ans plusieurs synagogues pour exprimer librement son culte. Celle de la rue Pavée est un surprenant édifice classé monument historique, œuvre d’Hector Guimard, créateur des fameuses bouches du métro parisien.

Proche de la place des Vosges, la façade de la synagogue des Tournelles représente les Tables de la Loi et les Armes de la capitale. Bien que le bâtiment initial, érigé en 1861, fut incendié lors de la Commune de Paris, il fut reconstruit puis consacrée en 1876. À l’intérieur, l’ossature métallique est l’œuvre de Gustave Eiffel, plus de dix ans avant l’édification de la Dame de Fer. Les deux rangées de tribunes, toutes de fer et de fonte, servent à la fois de support et d’ornementation.

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L'auteur : François-Baptiste

Guide et rédacteur d’articles pour Keewego depuis 2018, j’ai eu le plaisir de rencontrer des visiteurs venus du monde entier avec qui le contact est toujours très bien passé.

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