La butte Montmartre est l’un des lieux touristiques les plus visités de Paris après Notre-Dame et le palais du Louvre. Le quartier doit son statut d’incontournable à sa basilique du Sacré-Cœur et son parvis qui offre l’un des plus beaux panoramas sur la capitale. Mais visiter Montmartre, c’est aussi s’aventurer dans certaines des plus charmantes rues de Paris et découvrir pourquoi Paris est reconnu dans le monde entier comme la ville de l’amour.
Certes, atteindre le sommet de la butte peut demander des efforts si vous décidez de monter par les escaliers mais il y a des alternatives pour celles et ceux qui veulent s’économiser. Avec un guide local, vous découvrirez des chemins lors de votre visite. Le but de cet article est double : vous montrer les trésors qui se trouvent là-haut et vous donner envie d’y aller à la prochaine occasion, par vos propres moyens ou accompagnés. La seconde option vous permet d’en savoir plus sur ce que vous verrez mais également de connaitre les endroits où regarder pour ne rien rater du magnifique spectacle qu’offre la visite de Montmartre.
Suivez le guide!
Avant de visiter Montmartre, voici son histoire
Montmartre au temps des gaulois
Alors que Paris était encore Lutèce, le sommet de la butte Montmartre était déjà un lieu stratégique dominant la ville avec un sanctuaire druidique. Lors des invasions romaines, ce lieu sacré fut remplacé par deux temples, l’un dédié au dieu Mercure, et l’autre au dieu Mars à l’emplacement du Moulin de la Galette. Ces temples, Mons Mercurii et Mons Martis, seraient à l’origine du nom donné à Montmartre.
La légende de Montmartre
Montmartre a été célèbre dans toute la chrétienté pour l’histoire inventée par l’abbé Hilduin. Celle-ci disait que le premier évêque de Paris, Saint Denis, avait été arrêté pour haine de la foi au cœur de Lutèce et devait être exécuté sur la Butte. Une fois décapité, Saint Denis se serait relevé et guidé par un ange, il ramassa sa propre tête et monta au sommet de la butte en empruntant la rue des martyrs. Arrivé en haut de la butte, il lava sa tête et redescendit pour marcher 6km de plus vers le nord. Il s’arrêta finalement aux pieds d’une veuve romaine qui l’inhuma et du blé poussa sur sa tombe pour la protéger des profanateurs. C’est à cet endroit que fut édifiée la Basilique Saint-Denis.
Saint Denis, est donc à l’origine de la réputation ce quartier, mais aussi de son surnom, mont des martyrs, qui deviendra plus tard Montmartre.
Visiter Montmartre : la terre de vigne
Durant de longues années, Montmartre est resté un village avec son abbaye, ses moulins et ses vignes. Son sous-sol riche en gypse qui alimenta Paris en plâtre, est aussi un excellent amendement pour la vigne. Officiellement, la butte comptait au XVIIème et XVIIIème siècle, quinze moulins qui servaient à moudre le blé et presser les vendanges.
Les Dames de Montmartre, issues du monastère de femmes créé par Louis VI en 1133, étaient les propriétaires des vignes. Elles veillaient à ce que le vignoble ne disparaisse pas et soit entretenu. Le vin blanc qui se vendait à Paris s’appelait le « clairet » tandis que le vin dédié à la consommation des montmartrois s’appelait la « piquette ».
Anecdote
L’expression « Picoler » vient de l’un des anciens noms du vin de Montmartre le « Piccolo ».
Aujourd’hui il ne reste que deux des quinze moulins, le Radet et le Blute-fin qui forment le Moulin de la Galette, dont le bal populaire a été immortalisé par le tableau de Renoir, lui-même habitant de l’actuel Musée de Montmartre.
La réputation festive de Montmartre
Si Montmartre attire encore aujourd’hui de nombreuses personnes pour faire la fête, du parvis du Sacré-Cœur jusqu’à Pigalle c’est grâce à l’ancêtre du Ministère des Finances appelés autrefois les Fermiers généraux. En effet, en 1784, il est demandé au roi Louis XVI la création d’une nouvelle barrière d’octroi susceptible d’éviter les fraudes. Cette nouvelle frontière faite de pierre fut certes démolie à partir de 1791 mais la réputation de la butte était née.
Durant ces années où la fraude à l’impôt était difficile, de nombreuses guinguettes et salles de spectacles se sont installées à l’extérieur du mur afin d’échapper aux taxes. les prix étaient moins élevés et les visiteurs pouvaient profiter du vin issu des nombreuses vignes dont jouissait Montmartre.
Même au fil du XXème siècle, des salles de spectacles ont continué de s’ouvrir comme la Cigale. D’ailleurs, si le Moulin Rouge et le Chat Noir ont des noms simples mêlant un bâtiment ou animal avec une couleur, c’était pour que les visiteurs qui ne savaient pas lire les reconnaissent facilement.
Anecdote
Le strip-tease a été inventé au Divan Japonais, devenu le Divan du monde.
Abbesses
Son nom vient des Dames de Montmartre qui occupaient l’abbaye de Montmartre, les abbesses. Si cette place est un lieu prisé par les touristes comme par les parisiens, c’est parce que tout autour d’elle règne une atmosphère unique, douce et conviviale. Sur les nombreux bancs de la place, s’assoir, regarder et entendre les personnes autour est une activité à part entière. Il fait bon ressentir cette ambiance propre à Montmartre et si différente du reste de la Capitale.
Remarquez l’édicule Guimard qui marque la sortie du métro de la station la plus profonde de Paris. Pour accéder aux quais, vous pouvez choisir l’ascenseur ou grimper par les escaliers en colimaçon, la seconde option étant plus amusante.
Sur l’emplacement de l’ancienne mairie de la commune de Montmartre se trouve aujourd’hui une école et le square Jehan-Rictus qui abrite le Mur des je t’aime. Cette œuvre qui attire des centaines de personnes chaque jour comporte plus de trois cent onze « je t’aime » écrits en deux cent cinquante langues différentes. La plupart sont des langues courantes mais certains dialectes comme le navajo et l’inuit sont aussi présents.
Anecdote
Les petites touches de rouge qui parcourent l’ensemble des 40m² de l’œuvre forment une fois assemblée, un cœur parfaitement composé.
La place des abbesses marque également le début de la réelle ascension de la butte et ses nombreux escaliers en dédale. Visiter Montmartre ce n’est pas forcément simple mais c’est incontournable.
Visiter Montmartre et ses escaliers
Pour gravir la butte vous avez le choix entre le Montmartrobus (bus local), le funiculaire ou les escaliers. Ces derniers participent grandement à la réputation de Montmartre grâce aux décorations et œuvres de street art qui accompagnent chaque ascension. Ils prennent le nom des rues qu’ils occupent et se trouvent tout autour du quartier. Ces mêmes escaliers font parties intégrantes de l’expérience d’une visite de Montmartre.
Les plus empruntés et connus sont ceux des rues Foyatier, qui longe le funiculaire et le Square Louise Michel, la rue Maurice Utrillo qui servit de décor au film d’Amélie Poulain et celui de la rue du Calvaire. Ce dernier porte très bien son nom puisqu’il est l’un des plus pentus. Il mène à la place du Calvaire, plus petite place de Paris à l’abri du flux touristique dont la vue sur Paris est une des plus agréables. La terrasse du restaurant Chez Plumeau offre une surprise visible par tous, tout au long de l’année, qu’il est bon de découvrir par vous-même : charme garanti.
Dans chaque rue de ce quartier se trouvent des choses magnifiques à découvrir et tant que vous montez, vous êtes sur le bon chemin vers le Sacré-Cœur.
Avec un guide local, visiter Montmartre devient un véritable plaisir pour tout le monde. Par groupe de 2 à 6 personnes, vous êtes sûr de ne pas vous perdre, d’échanger librement avec le guide et de ne rien manquer. Toutes ces belles choses qui sont parfois de simples détails sont celles qui font tout le charme de ce quartier. Parfois, il suffit juste d’être au bon endroit et savoir où poser son regard.
Découvrez ces merveilles dont les autres touristes ont seulement entendus parler.
L’espace Dali
Dali Paris est un des plus importants espaces d’exposition dans le monde consacré à l’artiste espagnol Salvador Dali. Plus de 300 œuvres en particulier des sculptures et gravures, se trouvent dans ce musée fascinant. Issues d’une collection privée acquise auprès de Salvador Dalí et de grands collectionneurs, ce génie artistique se découvre tout au long de la visite. À proximité de la place du Calvaire, il a réouvert ses portes en 2018 à la suite de rénovations.
Place du Tertre
La place du Tertre est considérée comme le vrai cœur de Montmartre. Les nombreux restaurants et peintres qui l’animent rappellent ce glorieux passé où la place était le lieu de l’art moderne. Sa renommée en fait un lieu très prisé par la foule, mais nous vous déconseillons de vous y attarder car elle est devenue au fil des années une attraction purement touristique. En passant votre chemin, vous gagnerez du temps pour véritablement visiter Montmartre, le vrai, celui qui se cache à quelques pas. (cf la partie Les petites rues de Montmartre)
La Paroisse Saint-Pierre de Montmartre
Dans l’ombre du Sacré-Cœur, la Paroisse Saint-Pierre de Montmartre n’en a pas la même renommée ni la même fréquentation. Quel dommage. Depuis la Révolution française, elle est la plus ancienne église paroissiale de Paris après celle de Saint-Germain-des-Prés.
Rénovée au XVIIIème siècle, la façade de ce sanctuaire roman a été enrichie en 1980 par trois portes en bronze dédiées respectivement à saint Denis, saint Pierre et Notre-Dame. Avec son clocher, ce sont les deux éléments notables que vous pouvez admirer depuis l’extérieur. Mais les plus belles choses à découvrir sont à l’intérieur.
En pénétrant dans cette église, vous pouvez apercevoir la nef qui a conservé ses murs massifs du XIIIème siècle, mais également quatre colonnes de marbre qui proviendraient d’un ancien temple antique. Deux se trouvent dans le chœur et deux au revers de la façade, près de l’entrée sur la gauche. Remarquez aussi près de l’entrée la statue de Notre-Dame de Montmartre, dite aussi Notre-Dame de Beauté, vénérée des artistes et des écrivains, offerte par un peintre montmartrois. Elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel le 11 novembre issu d’une tradition ancienne interrompue.
Sur l’aile Sud, une statue de saint Denis se tenant la tête reprend le mythe qui a rendu la butte si célèbre.
Le Sacré Cœur de Montmartre
Depuis la paroisse saint Pierre, en prenant la rue Azais, du nom d’un ancien philosophe français, vous longez le réservoir de Montmartre construit en style byzantin et vous arrivez sur le parvis du Sacré-Cœur, au pied de la célèbre basilique. C’est à cet endroit que la vue panoramique sur Paris est une des plus belles qui soit.
Le parvis du sacré cœur
À première vue, vous êtes orientés plein sud, mais en réalité le parvis comme la basilique sont orientés en direction de Notre-Dame de Paris. Tout sauf un hasard, puisque la basilique est un sanctuaire dédié à Jésus quand Notre-Dame est dédiée à Marie, sa mère. Les deux se font ainsi face.
Le parvis est un excellent endroit pour admirer la façade sud de la basilique, ses coupoles, ses statues équestres et profiter des marches pour se reposer, si l’animation vous le permet. L’afflux touristique attire de nombreux spectacles de rues comme des jongleurs, parfois des marionnettistes et toujours des vendeurs dits « à la sauvette ».
Depuis le parvis vous pouvez redescendre la butte en passant par le square Louise Michel ou la rue Maurice Utrillo accessible depuis l’extrémité du parvis. Cette dernière vous amène directement rue Paul Albert où vous pouvez profiter des quelques bistrots comme Le Soleil de la Butte, décor incontournable du film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain.
L’histoire de la Basilique
Le symbole de Montmartre, celui que des millions de personnes viennent admirer chaque année et qui domine Paris de toute sa blancheur.
Georges Clémenceau, ancien maire de Montmartre et Émile Zola furent deux de ses plus farouches opposants. Sa construction s’inscrit dans le contexte historique que Victor Hugo qualifiait d’« année terrible ». En 1870, à la suite de la chute du Second Empire, Paris est envahi par les troupes prussienne alors qu’un gouvernement provisoire se réfugie à Versailles. C’est alors que le peuple de Paris se soulève et s’organise en république révolutionnaire pour former la Commune de Paris. Né à Montmartre, principalement d’ouvriers et d’artisans, ce mouvement dura deux mois et se termina par un choc psychologique terrible : La Semaine Sanglante du 21 au 28 mai 1871.
L’issue dramatique de ce mouvement populaire est perçue comme une punition divine contre la France infidèle. Une réparation morale est exigée. Elle est accomplie par l’érection d’un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus, symbole de la « France catholique et monarchique du XIXème siècle ».
Jugé laid lors de sa construction entre 1875 et 1919, elle fait le bonheur de tout ceux qui viennent admirer cette basilique atypique en forme de croix grecque ornée de quatre coupoles.
La blancheur de l’édifice est due à la pierre utilisée, qui n’est pas la traditionnelle pierre de Paris, mais de la roche blanche au grain extrêmement fin. Si celle-ci ne tend pas vers le jaune, c’est grâce à sa propriété d’auto-nettoiement au contact de l’eau. C’est la même roche qui a servi à la construction de l’Arc de Triomphe au sommet des Champs Élysées.
Visiter Montmartre par les petites rues
Bien que très populaire due à sa dimension historique et à son positionnement incontournable, la basilique du Sacré-Cœur accapare l’attention de beaucoup de visiteurs. Elle agit comme une porte d’entrée que les touristes n’osent pas franchir. Pourtant, les nombreuses ruelles qui se cachent derrière et qui permettent de visiter Montmartre sont de véritables trésors que nous allons vous présenter ci-après. Celles-ci sont à retrouver lors des visites proposées par les guides locaux de Keewego.com.
La rue du Chevalier de la Barre
En longeant le sacré cœur vers le nord et en prenant la première rue sur la gauche vous arrivez rue du chevalier de la Barre, essentiellement pour les touristes. Si vous décidez de ne pas prêter attention à ce qui se passe autour de vous, pensez à lever les yeux car de magnifiques points de vue sont à votre disposition.
Au bout de cette rue vous arrivez sur la rue du Mont-Cenis.
La rue du Mont-Cenis
Également accessible depuis l’entrée de la Paroisse saint Pierre, cette rue vous fait découvrir le Château d’eau de Montmartre. En direction du nord, elle se transforme en l’un des escaliers typiques de la butte. De là, un point de vue plongeant et bordé d’immeubles s’offre à vous. Idéal pour une photo. Sur votre gauche la rue Cortot.
La rue Cortot
À partir de la rue Cortot, le flot de touriste diminue considérablement. Probablement par absence d’informations sur ce qu’il y a à voir. Cette rue pavée des plus charmantes permet d’accèder au musée de Montmartre et son magnifique jardin. Au bout, les immeubles semblent envahis par la végétation.
On en oublierait presque que nous sommes à Paris.
La Rue Saint-Rustique
Plus au Sud et parallèle à la rue Cortot, la rue saint Rustique est une de ces petites ruelles où la foule ne s’aventure pas et qui pourtant présente tous les attributs de charme que Montmartre a à offrir. Au croisement avec la rue des Saules, la perspective sur les coupoles du Sacré-Cœur est somptueuse. D’ici, vos photos seront réussies.
La Rue des Saules
Cette rue pavée au dénivelé certain est entourée de végétation et quelques panneaux en bois relatent l’histoire du quartier. Surtout, elle mène directement à la Maison Rose, rendue célèbre par les tableaux des paysages urbains de la butte de Maurice Utrillo. Le fait qu’elle n’ait que très peu changé depuis 1910 et ses couleurs atypiques lui confèrent une aura incontournable.
De plus, la perspective offerte par sa position au croisement avec la rue de l’abreuvoir lui confère son statut de lieux touristiques parmi les plus photographiés de Montmartre.
La rue de l’abreuvoir
Cette rue sinueuse tient son nom de l’époque où les troupeaux de la butte l’empruntaient pour se rendre à l’abreuvoir, aujourd’hui disparu. Mais cette rue est surtout très prisée par les photographes, notamment en contre bas grâce à son point de vue unique sur les maisons surplombées par les coupoles du Sacré-Cœur.
La place Dalida
Là où les photographes se rendent pour photographier la rue de l’abreuvoir, se trouve le buste de la célèbre chanteuse Dalida qui habitait rue d’Orchampt. Érigée en l’honneur du dixième anniversaire de sa disparition, cette statue est un lieu de commémoration pour ses nombreux admirateurs.
La rue Girardon
Depuis la place Dalida commence la rue Girardon qui permet d’accéder au Square Suzanne Buisson et la fontaine Saint-Denis, là où le saint aurait lavé sa tête.
Au bout de cette rue et au croisement avec la rue Lepic se tient fièrement le dernier vestige des meuniers de Montmartre : le Moulin de la Galette. En face commence la rue d’Orchampt qui abrite le plus petit trottoir de Paris et quelques œuvres de street art.
La Place Emile Goudeau
Cette place atypique en deux parties séparées par un escalier est principalement connue pour abriter l’immeuble du Bateau Lavoir. C’est dans cette ancienne guinguette devenue une fabrique de pianos puis aménagée en petits logements qu’habitèrent de nombreux artistes comme Renoir, Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso. C’est dans ce même immeuble que le peintre espagnol et ses amis ont inventé le cubisme. Le succès de cet immeuble qui cevint plus tard le Bateau Lavoir fut tel qu’on le surnommait la « Villa Médicis de la peinture moderne ».
Aujourd’hui, c’est une copie en béton qui a remplacé la version originale qui brula en 1970.
Le reste de la partie supérieure de la place est quadrillée par des arbres dont l’un aurait servi d’attache au cheval de Napoléon venu visiter Montmartre. Une fontaine Wallace et des bancs contribuent au charme de cette partie de la place.
La partie inférieure abrite notamment un bistrot dont la terrasse est très appréciable lorsque que vous avez envie de faire un arrêt après avoir visiter la butte.
Prochain objectif : visiter Montmartre!
Désormais vous savez que pour visiter Montmartre il vous faut une journée.
Il y a plusieurs manière d’aborder sa découverte et son ascension, mais quelque soit les choix effectués, il y a toujours un guide local chez keewego.com prêt à vous accompagner.