Histoire du Paris Gallo-Romain
Lutèce
Lutèce est née environ au IIIème siècle av. J.C. sur l’une des deux îles naturelles que compte la Seine : celle que l’on nomme aujourd’hui l’île de la Cité. Ces fondateurs sont une peuplade celtique nommée… les Parisii ! Ils construisirent au beau milieu du fleuve, les premières fortifications de la future capitale de France. L’emplacement était, pour eux, le meilleur moyen de se protéger des attaques ennemies.
Deux siècles durant, les Parisii prospèrent artistiquement, et économiquement grâce au commerce fluviale. En effet, ils contrôlent un point de passage sur la Seine, et il était courant de demander des taxes de passages. Ce n’est pas César qui conquit Lutèce, car trop occupé avec Vercingétorix à Gergovie, mais l’un de ses lieutenants du nom de Labienus. Dès lors Lutèce devient une cité Gallo-Romaine.
La future ville de Paris est gallo-romaine
L’influence de la culture romaine sur la culture gauloise grandit d’une génération à l’autre pour devenir une collaboration qui permettra pendant plus de 400 ans de faire grandir la future ville de Paris.
Ainsi, sur la rive gauche de la Seine (côté quartier Latin) une nouvelle ville voit le jour. Ce terrain a été choisi plus en hauteur, pour s’éloigner des rives marécageuses qui bordent la Seine. Organisée autour de l’actuelle colline Sainte-Geneviève, marquée en son centre par le Panthéon, la ville s’étend. Au croisement de la rue Saint-Jacques, et de la rue Soufflot se trouvait d’ailleurs le point culminant du Paris Gallo-Romain d’alors. On pouvait y voir toute la plaine parisienne, ainsi que la Seine serpentant au loin.
L’influence romaine s’étend, et de nouvelles structures voient le jour, typique de la culture transalpine du sud, tels des thermes, des aqueducs, des forums, des temples, des arènes et des amphithéâtres. Si les vestiges de cette époque sont rares, ils n’en demeurent pas moins très bien restaurés. Les admirer aujourd’hui est un véritable privilège, qui mérite que l’on s’y attarde car ces structures sont les vestiges d’une civilisation installée ici il y a 2 000 ans.
Les sites historiques du Paris Gallo-Romain
La crypte archéologique sous le parvis de Notre-Dame
Située sous le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la crypte archéologique aménagée en 1980 présente les vestiges découverts, lors de fouilles réalisées entre 1965 et 1972. La crypte offre un panorama unique sur l’évolution urbaine, et architecturale de l’île de la Cité, depuis l’époque du Paris Gallo-Romain. Dès votre descente jusqu’à la billetterie, vous foulez des dalles qui sont des vestiges d’époque, redécouvertes lors de la construction d’un parking sous-terrain en 1965. Ces dalles formaient à l’époque le quai du port aménagé sur le port de l’île où accostaient les bateaux Nautes (confrérie d’armateurs mariniers naviguant sur les fleuves et rivières de la Gaule). On peut admirer dans la crypte les ruines gallo-romaines, à-travers une vitre. On se rend compte à la vue de leur importance pourquoi la crypte a été aménagée en sous-terrain et non sur le parvis de Notre-Dame comme cela était prévu à l’origine. Si cela avait eu lieu il n’y aurait plus de place pour les visiteurs de la plus grande église de Paris.
Le Cardo Maximus du Paris Gallo-Romain
L’actuelle rue Saint-Jacques était le premier Cardo-Maximus, du Paris Gallo-Romain. Cette dénomination désignait la voie d’axe nord-sud la plus importante d’une ville romaine. Le second Cardo se situait sur l’actuel Boulevard Saint-Michel. Ils reliaient alors le sommet de la colline Sainte-Geneviève, au bord de la Seine. Sur l’espace entre ces deux Cardos s’étendait l’ancien forum.
Le saviez-vous ?
Cardo en latin signifie « pivot » et est à l’origine étymologique de l’expression « point cardinal ».
Le musée de Cluny
Également nommé musée du Moyen-Âge, du fait de ses riches collections datant de cette époque, le musée de Cluny renferme les plus beaux trésors de l’époque où Paris était une cité Gallo-romaine. Avec le Pilier des Nautes et les thermes, vous verrez deux magnifiques traces architecturales, laissées par ces glorieux ancêtres, superbement restaurées.
Les thermes du Nord, aussi appelées thermes de Cluny, ont été construites autour de la fin du IIème siècle et le début du IIIème siècle. De nos jours, seules une petite partie subsiste de ce qui alors s’étendait du Boulevard Saint-Germain à la rue des Écoles, et du Boulevard Saint Michel jusqu’à la cour du musée. (Voir la carte ci-dessus).
À l’époque, ces thermes étaient publics moyennant une somme non prohibitive, et tous les habitants pouvaient venir s’y prélasser des heures durant. Cette invention romaine faisait passer successivement ses clients de la salle froide, nommée le frigidarium (d’où l’origine étymologique de notre compagnon de cuisine) à la salle tiède, le tepidarium. Enfin le parcours laissait l’usager se prélasser dans le caldarium, la grande salle chauffée par le sol et les murs. Le client pouvait enfin assister à des conférences, ou des concerts dans les jardins.
Le pilier des Nautes se trouve dans le frigidarium, et date du Ier siècle. Il est le plus ancien vestige du Paris Gallo-Romain encore conservé, et de quelle manière ! Le pilier porte une dédicace latine à l’empereur Tibère : « À Tibère César Auguste, à Jupiter très bon, très grand, les Nautes du territoire des Parisii, aux frais de leur caisse commune ont érigé ce monument. » Ce pilier montre aussi l’idée de la coopération entre les gaulois, et les romains à cette époque.
Site du musée | https://www.musee-moyenage.fr/ |
Adresse | 28 rue Du Sommerard, 75005 Paris |
Accés | Métro 10 Cluny – La Sorbonne |
Horaires d’ouvertures | Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 9h15 à 17h45 |
Tarifs d’entrée | Plein tarif : 5 € (9€ en période d’exposition temporaire) Tarif réduit : 4 € (7€ en période d’exposition temporaire) Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans (membres de l’UE). Gratuit pour tous les premiers dimanches du mois. |
Les arènes de Lutèce
Les deux entrées des arènes de Lutèce sont très discrètes. D’un côté, elles sont dissimulées par des arbres au cœur d’une rue en retrait, de l’autre il faut d’abord s’engager sous une porte en pierre, et marcher une dizaine de mètres pour les admirer. Une fois entré, quel plaisir, quelle sensation incroyable d’imaginer é ce qu’il s’y déroulait à l’époque du Paris Gallo-Romain, grâce aux importants travaux de restaurations réalisés.
De style théâtre-amphithéâtre, alors très répandu en Gaule à cette époque, il s’y produisait des jeux du cirque, des combats de gladiateurs et des pièces de théâtre sur la scène de plus de 40m. Les gradins pouvaient alors accueillir jusqu’à 17 000 personnes, soit toute la population d’alors.
Construites au Ier siècle et redécouverte en 1869, elles auraient été détruites sans la présence d’un comité, dont le président était Victor Hugo, qui défendit l’idée de préserver ces marques du passé de la ville.
« Monsieur le Président,
Il n’est pas possible que Paris, la ville de l’avenir renonce à la preuve vivante qu’elle a été la ville du passé. Le passé amène l’avenir. Les arènes sont l’antique marque de la grande ville. Elles sont un monument unique. Le conseil municipal qui les détruirait se détruirait en quelque sorte lui-même. Conservez les arènes de Lutèce. Conservez-les à tout prix. »
Les rues aux évocations gauloises
Dans le 14ème arrondissement se trouvent les rues de Vercingétorix, et la rue de Gergovie. Elles n’abritent plus de vestiges du Paris Gallo-Romain puisque les restes d’un aqueduc retrouvé ont été détruites pour des travaux urbains…
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